2 Rois 3.13 – Elisée dit au roi d’Israël…
Il y a une notion, je pense, qui manque dans le peuple de Dieu, surtout au niveau du leadership, c’est celle du contre-pouvoir. Par exemple, ici en Europe, nous entendons régulièrement les pasteurs critiquer les syndicats. Ils font une mauvaise interprétation, à mon avis, du texte de 1 Pierre 2.18 : « Serviteurs, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres ». Pourquoi dis-je que c’est une mauvaise interprétation ? Parce que nous ne sommes plus sous le régime de l’esclavage et que la relation entre employeurs et employés se base sur un contrat stipulant des devoirs et des droits, ce qui n’existait pas dans une relation esclaves/maîtres.
Juste une autre façon de voir les choses : si les membres de la communauté peuvent se rendre au culte le dimanche, c’est à cause des syndicats ou de certains mouvements ouvriers. S’ils peuvent aider financièrement l’œuvre, c’est parce qu’ils perçoivent un salaire décent. S’ils peuvent participer à des jeûnes, à des retraites ou à certains services, c’est parce que le temps de travail a été abaissé et qu’ils ont la possibilité d’avoir des congés payés ! Donc le travail des syndicats et autres mouvements ouvriers n’a pas été vain et, j’ose le dire, a reçu l’approbation de Dieu. Le principe syndical est une forme de contre-pouvoir.
Cela m’amène à quelque chose de plus sérieux : les leaders chrétiens n’aiment pas le contre-pouvoir. Pourquoi ? Parce qu’il pousse sans cesse à la remise en cause. Si nous voulons être un peuple prophétique, nous devons, non seulement laisser ce principe se manifester, mais nous devons l’encourager. Israël avait son roi, mais il avait aussi ses prophètes. Si Nathan n’avait pas repris David, jusqu’à quand aurait duré son mal être.
Certaines conséquences désastreuses ont été évitées parce que le contre-pouvoir des prophètes s’est manifesté. En tant que leaders de communauté, nous devrions être reconnaissants de cet équilibre que le Seigneur met dans son peuple. En tant que leader, c’est une sécurité parce que le contre-pouvoir m’oblige à me sonder, à passer au tamis du Saint-Esprit mes motivations, à recourir à l’humilité…
L’homme étant ce qu’il est, et la nature humaine étant ce qu’elle est, le contre-pouvoir prophétique est non seulement nécessaire, mais indispensable, même s’il n’est pas toujours agréable.
Ceci n’est qu’une méditation, elle n’est pas là pour « autoriser » les revendications à tout va, la rébellion, l’autoritarisme ou que sais-je ? Ces attitudes sont tout aussi condamnables que l’abus de pouvoir. De l’équilibre mes bien-aimés, de l’équilibre !
Bonne réflexion.
Pasteur Claudy – Centre Apostolique EZ37M – Copyright 10 septembre 2020 ez37m.com © Tous droits réservés