You are currently viewing PAS COMME GAMALIEL !

PAS COMME GAMALIEL !

Actes 5.38 et 39 – Maintenant donc, je vous dis une chose : ne vous occupez plus de ces gens-là et laissez-les partir. Si leur projet et leur action viennent des hommes, cela disparaîtra. Mais si leur projet et leur action viennent de Dieu, vous ne pourrez pas les faire disparaître. Attention, il ne faut pas que Dieu nous trouve parmi ses ennemis !

Après la mort de Jésus, la situation à Jérusalem est très confuse sur le plan religieux. Les chefs des Juifs sont intrigués : des hommes et des femmes témoignent que Jésus est ressuscité, qu’Il est le Messie et ils appuient leur témoignage par des miracles incontestables. Jetés en prison, les apôtres en sortent par la puissance du Seigneur, de sorte qu’ils se retrouvent dans le Temple et enseignent le peuple. Ramenés devant un tribunal religieux, ils réaffirment que Jésus est bien ressuscité. Les membres du parti des sadducéens, ceux qui refusent de croire que les morts puissent ressusciter, cherchent, fous de rage, le moyen de faire disparaitre ces « opposants ».

C’est alors que Gamaliel, un « docteur de la Loi, honoré de tout le peuple », intervient : « Si ce dessein, ou cette œuvre, provient des hommes, cela sera détruit ». Même s’il reconnait implicitement qu’il n’est pas possible de toujours juger sur les résultats, son argument est faible à l’échelle humaine du temps. Chacun peut constater que beaucoup d’institutions, par exemple anti-chrétiennes, provenant manifestement « des hommes », peuvent durer plusieurs générations. Proviennent-elles de Dieu ? La durée d’une œuvre n’est pas toujours le fait qu’elle vienne de Dieu. Gamaliel ajoute, et là il a entièrement raison : « mais si cela provient de Dieu, vous ne pourrez pas les détruire ». Puis il les met en garde : par leur attitude envers les apôtres, ils s’exposent au pire, c’est-à-dire à « faire la guerre à Dieu ».

Même s’il a atteint son but (Actes 5.39), son attitude ne peut pas nous servir de modèle quand nous sommes appelés à juger d’une cause. D’une part, le succès dans ce monde n’est pas une preuve infaillible qu’une œuvre est de Dieu, ou l’insuccès, qu’elle est des hommes. Porter un tel jugement serait se mettre le nez dans la pâte. D’autre part, c’est manquer de courage que de dire en présence d’une cause : « Attendons la fin ».

Cet éminent enseignant de la loi cherche à empêcher une division au sein du Sanhedrin et à éviter tout ce qui pourrait provoquer la colère des Romains, et, ce faisant, il sauve Pierre et ses amis de la mort. Le conseil de Gamaliel donne un peu de répit aux chrétiens et leur permet de poursuivre leur mission. Certains vont donc penser que, de façon inespérée, Gamaliel est devenu un allié pour les apôtres, pourtant il n’a pas démontré qu’il soutenait leurs enseignements. Gamaliel veut sauver les apôtres, mais sans prendre parti.

En sa qualité de docteur de la Loi, il se serait appuyé sur les Ecritures pour défendre la cause de l’Évangile. Mais il s’est appuyé sur des arguments relatifs pour affirmer sa neutralité et garder sa réputation. Notre devoir est d’examiner toute cause à la lumière des Écritures, de s’assurer si elle est de Dieu ou des hommes, puis de la défendre ou de la combattre, au péril de notre réputation, ou même de notre vie, comme l’ont fait les apôtres.

Bonne réflexion.

Pasteur Michel Essana pour le Centre Apostolique EZ37M – Copyright 4 mars 2024 © Tous droits réservés

Laisser un commentaire