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L’éloquence !

Psaumes 45.1 – Des paroles pleines de charme bouillonnent dans mon cœur. Je dis : « Mon œuvre est pour le roi ! » Que ma langue soit comme la plume d’un habile écrivain !

Avez-vous déjà imaginé que le don de la parole, accordé par Dieu, était un beau cadeau ? Savoir exprimer à l’autre ce qui se passe dans notre être intérieur est pour moi fabuleux. J’en arrive à réfléchir aussi sur le fait que la parole s’articule autour de son qui peuvent être mélodieux, un peu comme la poésie de notre verset. Savez-vous que l’anglais est la langue la plus adaptée au chant car elle « arrondit » les angles ? Par contre, l’allemand est la langue qui convient le mieux pour le dressage des chiens parce qu’elle est abrupte et sèche. Un de mes enseignants bibliques, missionnaire américain, me disait que le français était la langue du ciel puisqu’il faut l’éternité pour l’apprendre.

Les orateurs éloquents ont toujours attiré la fascination et l’envie. Apollos était l’un d’eux. Lors de l’arrestation de Paul, les Juifs firent appel à un orateur éloquent pour porter l’accusation devant Félix [1]. Au quatrième siècle parut Jean Chrysostome, un docteur de l’Église. Il portait ce nom car il veut dire : « à la bouche d’or » ! D’une certaine manière, l’éloquence peut se comparer à de l’art. Un art qui plaît et qui ouvre les émotions.

Néanmoins j’aimerais attirer notre attention sur un certain nombre de considérations. Paul nous annonce clairement qu’il n’est pas un bon orateur [2]. Il voulait d’ailleurs se distinguer des philosophes qui vivaient de l’art de la dissertation, style qui remportait l’adhésion des intellectuels athéniens [3]. Pour lui, l’importance du message passait bien avant « le plaisir du verbe ». Il dit ceci : « Ce n’est pas pour baptiser que Christ m’a envoyé, c’est pour annoncer l’Évangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue vaine. [4] » Charles Finney, revivaliste, donnait ce conseil au sujet de la prédication : « Ne parlez pas aux émotions de vos auditeurs, mais parlez à leur conscience ! »

Nous sommes dans une génération où les langues évoluent rapidement. Les communications urbaines et réseautées ont mis à mal le « beau parlé », préférant le rapide et le direct à l’élégance de l’élocution. Dans ce contexte, notre vocabulaire évangélique ne devrait-il pas trouver une adaptation pour que le public visé puisse le comprendre ? Ce que l’on appelle « le patois de Canaan » ne devrait-il pas disparaître de nos bouches, ou le limiter en milieu clos ? Les prouesses verbales ne devraient-elles pas laisser la place à un « parlé » fluide et contemporain ? Finalement ne faudrait-il pas rejoindre cette citation du Pasteur Billy Graham : « Nous disons à nos enfants : Agissez comme des adultes, mais Jésus dit aux adultes : Soyez comme des enfants. »

Bien sûr, il existera probablement toujours une sphère pour le vers et la prose, comme le dirait Paul : « Sachons nous faire tout à tous ! [5] » 

Pasteur Claudy

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[1] Actes 24.1 à 9 – [2] 2 Corinthiens 11.6 – [3] Actes 17.16 à 21 – [4] 1 Corinthiens 1.17 – [5] 1 Corinthiens 9.22

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