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REINHART BONNKE

1940 – 2019

Reinhart Bonnke

August Bonnke, le grand-père de Reinhart, est l’homme le plus influent du village mais aussi le plus malade. Il souffre d’un mal terrible qui le fait hurler jour et nuit de douleur. Ses cris s’entendent au loin mais personne ne peut lui apporter un soulagement. Hermann, le fils d’August et le père de Reinhart, est envoyé par le boulanger en « éclaireur » pour prévenir son père. Arrivé sur place, notre évangéliste fait une prière courte mais de feu et l’homme est guéri instantanément. Sa femme et lui se convertissent dans la foulée en faisant la prière du pécheur. Ils ne seront plus jamais les mêmes et seront jusqu’à leur mort, de fidèles témoins de Christ. Cela a été d’ailleurs les seuls de ce village, le miracle n’ayant convaincu personne d’autre. C’était en 1922.

Nous ne pouvons pas démarrer cette biographie sans sortir de l’ombre, comme Reinhart le fait dans les premiers chapitres de son autobiographie, l’évangéliste qui a amené l’évangile dans la famille Bonnke. C’est d’ailleurs un bel exemple de ce que nous aimons dire : bien souvent, derrière les « grands » hommes de Dieu, il y a eu, dans l’ombre, un serviteur ou une servante fidèle.

Ludwig Graf est un allemand expatrié aux Etats-Unis qui a fait l’expérience du baptême dans le Saint-Esprit à travers le réveil d’azusa street. Revenu en Allemagne un peu après la première guerre mondiale, il se perd, au volant d’une très belle automobile, dans la campagne prussienne pour « atterrir » dans un village du nom de Trunz. Ayant rencontré un boulanger, il se présente en serviteur de Dieu mais l’accueil est plutôt froid, l’homme étant un luthérien traditionnel. Ludwig se lance alors le défi de prier pour un malade dans le village, et de le guérir par la puissance du Saint-Esprit, afin que son annonce de l’évangile soit prise au sérieux.

Ludwig Graf

Reinhart est né 18 ans plus tard, le 19 avril 1940 pour être précis, à Koningsberg. Ses parents, Hermann et Meta, étaient chrétiens et il a été élevé dans la foi. Ses premières années furent particulièrement difficiles. En effet, alors qu’il est âgé de quatre ans, l’effondrement de l’Allemagne face aux troupes russes, oblige sa mère, ses cinq frères et sœurs et lui-même, de quitter le domicile familial pour s’enfuir en pleine nuit. Ils laissent ainsi tout derrière eux. Il s’en suit un long périple pour essayer de trouver un endroit sécurisé. Lors de ce périple, ils sont très près de perdre la vie plusieurs fois mais, malgré ces circonstances dramatiques, le Seigneur veille. Ils parviennent finalement tous sains et saufs dans un camp de réfugié au Danemark.

Son père, quant à lui, étant militaire, est resté en Allemagne pour combattre. Ayant l’opportunité de pouvoir s’enfuir, malgré le peu de places disponibles, il se retrouve prisonnier de guerre dans un camp anglais. Là, au fil des semaines, sans nouvelle de sa famille, il prend connaissance petit à petit des atrocités commises par le régime nazi. Nous sommes en pleine période du procès, pour crime contre l’humanité, de Nuremberg. Très choqué d’avoir participé, sans le savoir, à cette politique de mort, il s’humilie profondément. Dans cette repentance, il fait cette prière : « Mon Père céleste, je suis à toi pour les dernières années de ma vie. Plus de service militaire pour moi, le désir de mon cœur est de prêcher ton évangile ». Le Seigneur lui apparaît les bras tendus, tout de blanc vêtu ayant une déchirure énorme dans Ses mains. Alors Il lui dit : « Hermann, je suis si content que tu viennes », puis Il disparaît dans les airs. Après avoir pleuré le reste de la journée et toute la nuit, il se sent en paix. Ce feu pour son Seigneur ne s’éteindra jamais jusqu’à sa mort.

Peu de temps après, il apprend que toute sa famille est en vie mais les retrouvailles se feront bien plus tard. Ayant été libéré, il a obtenu un bon travail mais le feu pour la « mission » le contraint de l’abandonner pour devenir le pasteur d’un groupe de réfugiés très démunis. Il faudra cinq longues années avant que Meta, les enfants et lui, soient à nouveau réunis.

Reinhart confesse que, malgré son jeune âge, il n’est pas un bon garçon. Sans cesse, il outrepasse les directives de sa mère, lui causant ainsi bien du souci. Un fait nouveau se produit : son père obtient une pension de l’armée et la condition financière des Bonnke devient nettement meilleure. Reinhart découvre le goût du chocolat, une expérience sublime. Pour s’en procurer, il vole de l’argent de sa mère plusieurs fois jusqu’au jour où, il est pris la main dans le sac, c’est le cas de le dire. Sa mère prend le temps de lui expliquer les conséquences du péché et il est lui-même sous une forte conviction de péché. Sa mère l’invite à donner son cœur à Jésus et il vit une véritable nouvelle naissance. Il est alors âgé de 10 ans.

Tout de suite, il ressent un appel à prêcher l’évangile en Afrique. Son appel est confirmé prophétiquement quelques temps plus tard par une sœur âgée de l’assemblée. A 11 ans, il vit une expérience forte du baptême dans le Saint-Esprit, même à cet âge il commence à évangéliser. Sa guitare à la main, il prêche la conversion à Christ. A sa « première », un homme fait la prière du pécheur avec lui ; la route est tracée pour la grande aventure.

Après une école biblique au pays de Galles, il est pasteur et évangéliste pendant sept années en Allemagne. Il se marie avec Anni Sülzle en 1964. Après un passage en Afrique du Sud en plein apartheid, son appel pour l’Afrique prend une autre dimension au Lesotho. Etant en charge de 3 petites églises, il fait rapidement le constat que les membres de celles-ci ont fait beaucoup de compromis avec l’Évangile. Il préfère mettre son « énergie » dans l’évangélisation. Il obtient de petits résultats mais néanmoins, des conversions profondes. Petit à petit, sa communauté atteint 50 membres. Voulant former ses jeunes convertis, il leur enseigne la Parole. Cependant, émerge dans son esprit, l’idée de voir plus grand. Il s’équipe d’une machine offset pour diffuser ses cours à plus grande échelle. Aidé par un frère allemand, imprimeur professionnel, et recevant des offrandes des églises « blanches » d’Afrique du Sud, c’est bientôt 50.000 abonnés qui reçoivent ces cours par correspondance. Dans un même temps, il embauche des jeunes chrétiens chômeurs, pour parcourir le pays en bicyclette avec de la littérature chrétienne. Après quelques temps, ils sont au nombre de 30. En deux ans, tout le Lesotho a été « arrosé ». Cette imprimerie est baptisée : « Christ For All Nations Press ».

Des signes de réveil commencent lors d’une visite à Kimberley, Afrique du Sud. Il est invité pour trois jours de réunion. Après sa première prédication, il prend conscience que l’église n’est faite que de personnes âgées. Il demande à son hôte, le pasteur Harold Horn : « Mais où sont les jeunes ? ». Le pasteur lui demande de le suivre. Après un dédale dans la ville, il se trouve devant un grand bâtiment. Le parking est plein. Sur la façade clignote une enseigne : Disco… Discothèque. Du parking, il peut entendre la musique tonitruante. Il a instinctivement de la répulsion. Le pasteur Harold lui propose d’aller voir à l’intérieur mais Reinhart refuse catégoriquement. Cependant, au moment de partir, le Saint-Esprit lui enjoint d’aller voir à l’intérieur. Jetant un œil par la porte d’entrée, il est saisi par le manque de vie qui marque les visages de ces jeunes ; la répulsion a fait place à la compassion.

Il décide immédiatement de trouver le propriétaire des lieux. Il « atterrit » dans son bureau et lui demande avec insistance de pouvoir prêcher 5 minutes à ces jeunes. Celui-ci refuse bien-sûr, mais le Saint-Esprit révèle à Reinhart, une question que le propriétaire se posait dans son for intérieur. Finalement, l’évangéliste est autorisé à prêcher 5 minutes le samedi à minuit. Ce soir-là, il y a encore plus de monde que la veille. A minuit, la musique s’arrête ! Il saute sur l’estrade, saisi le micro du disc-jockey, et prêche la repentance. L’onction du Saint-Esprit ne se fait pas attendre et les jeunes commencent à pleurer à chaudes larmes. Il fait un court appel et des dizaines s’engagent pour Christ.  Reinhart retournera à Kimberley un an plus tard. La discothèque a fait faillite et elle est devenue le nouveau bâtiment d’église du frère Harold. Un son mélodieux de louanges émane de ce bâtiment. Dès l’entrée de Reinhart dans la salle, de nombreux jeunes scandent le nom de « Bonnké, Bonnké, Bonnké ». Un en particulier vient le saluer en disant : « Vous vous souvenez de moi, j’étais le disc-Jockey ! ».

Reinhart et Richard Ngidi

Dans ce même temps, Reinhart fait le même rêve quatre nuits de suite. Il voit une carte du continent africain aspergé de sang. Il croit d’abord que ce sera une montée de violence mais le Saint-Esprit lui dit qu’il s’agit du sang de Jésus. Ces mots se gravent dans son esprit : « L’Afrique sera sauvée ! ». Il achète une première tente pour faire des campagnes au Lesotho, mais bien vite celle-ci est détruite par le vent. Il proclame néanmoins haut et fort cette conviction : L’Afrique sera sauvée ! Dans cet élan, il invite le missionnaire Richard Ngidi, réputé pour son don de guérison. Cependant, connaissant le peu de piété des « chrétiens » du Lesotho, il n’envisage pas un grand impact. Pourtant, le Seigneur fait grâce et de nombreuses personnes sont guéries. Il décide donc de continuer et il invite John Bosman, un réformé hollandais basé à Pretoria qui est réputé aussi pour son don de guérison. L’imprimerie tourne à plein régime pour faire connaître l’événement.

Le premier soir, John prêche un sermon très simple ; mais, à la fin de celui-ci, il demande à Reinhart de terminer la réunion. Reinhart est abasourdi : et la prière pour les malades. Vous n’avez qu’à dire qu’on priera pour les malades demain matin, rétorque John. Le lendemain, la foule se presse pour obtenir sa guérison. Quand Reinhart va chercher le prédicateur à l’hôtel, celui-ci a fait sa valise et s’apprête à partir. Il lui dit : « Le Saint-Esprit m’a dit de partir ». « Mais vous avez dit que vous alliez prier pour les malades » s’exclame Reinhart. « J’ai dit qu’ON priera pour les malades » conclut le Hollandais.

Comment gérer cela ? Reinhart cherche Dieu et finalement, il est convaincu qu’il doit prier lui-même pour les malades malgré sa timidité dans ce domaine. Il prêche donc à cette foule dans l’expectative. Au milieu du sermon, son interprète Dolphin, un des premiers convertis du Lesotho, tombe sous la puissance de l’Esprit. Reinhart attend qu’il puisse se remettre et là, dans une vision, le Saint-Esprit lui dit : « Ma Parole dans ta bouche est aussi puissante que Ma Parole dans Ma bouche, ordonne aux aveugles de voir ! ». Il fait une courte prière d’autorité et une jeune dame se met à pousser des cris : « Je vois, je vois, je vois ». Elle est en train de témoigner sur l’estrade de sa cécité qui durait depuis 4 ans lorsqu’on amène un enfant de 3 ou 4 ans. Ses membres sont difformes et tordus, on le pose dans les bras de Reinhart. Il n’a pas le temps de prier qu’il voit le Saint-Esprit redresser les membres du jeune enfant qui saute par terre et court dans tous les sens… La réunion a duré toute la journée, ponctuée de bien des miracles de guérison. Cette église qu’il croyait morte explosait en louanges.

La prochaine étape « ordonnée » par le Saint-Esprit est Gaborone au Botswana, il y connaît le pasteur Sheffers. C’est un lieu de pauvreté et de besoin désespérés. Là, le Saint-Esprit lui intime de louer le stade pouvant contenir 10.000 personnes. Le pasteur Sheffers est très perplexe, sa communauté n’a que 40 membres. Reinhart décide donc de faire des pré-réunions dans une salle de sport pouvant contenir 800 personnes. Il visite chaque serviteur de la ville pour exposé son projet, il a d’ailleurs déjà réservé la salle et le stade, mais tous, l’un après l’autre, refuse d’adhérer à ce projet. Entretemps, Richard Ngidi a été convaincu par le Seigneur de se joindre au ministère de Reinhart.

Le premier soir de la campagne, il n’y a que 100 personnes dans la salle. Le pasteur Sheffers est fier car toute sa communauté est présente mais Reinhart est un peu décousu. Après un quart d’heure de sermon sur le salut, une femme s’écrie : « Je suis guérie ». Puis d’autres se lèvent pour témoigner de la même chose. A l’appel, beaucoup s’avancent. Quand Reinhart prie, ils tombent tous les uns après les autres et se relèvent guéris. Dieu a fait sa propre publicité. Les soirs qui suivent, la salle est pleine à craquer et jusqu’à 2.000 personnes attendent à l’extérieur. Lors des réunions dans le stade, celui-ci est plein. Beaucoup de miracles de guérison se manifestent. A un moment donné, le Saint-Esprit demande à Reinhart de prier pour le baptême dans le Saint-Esprit. Jusque-là, ce genre de prière était pour des réunions « privées » dans les églises. Cependant, il fait un appel et plus de 1.000 personnes s’avancent. Il prie les yeux ouverts car il veut voir ce que Dieu va faire. Il voit une sorte de vague transparente venir de la droite et passer à gauche dans le stade. Les personnes sont comme balayées par un vent puissant qui les projettent au sol en masse. Tous parlent en langues et prophétisent. Dans la foule, il reconnaît plusieurs des pasteurs qui avaient refusé de soutenir le projet.

Toutes ces choses se sont passées lors de la première année du ministère « Christ For All Nations ». Nous ne pouvons pas tout expliquer dans cette courte biographie mais je vous encourage à vous procurer l’autobiographie de Reinhart Bonnke : « Une vie en feu ».

En 1984, Reinhart donna l’ordre de construire une des plus grandes tentes mobiles qui existe au monde avec 34.000 places assises. Mais très rapidement, cette tente ne suffit plus. Il se met alors à organiser des campagnes d’évangélisation en plein air qui commencent avec un rassemblement de plus de 150 000 personnes par réunion ! Puis, des événements de grandes envergures (avec même un jour, une réunion avec 1 600 000 personnes) sont organisés sur tout le continent en utilisant des tours de son qui peuvent être entendues sur des kilomètres.

Plus de 185 millions d’exemplaires du livret de suivi CfaN ont été publiés dans 103 langues différentes et font partie du programme de travail de suite. Des millions de livres ont été imprimés et « semés » gratuitement dans les nations partout dans le monde.

Durant les trente dernières années, plus de 70 millions de personnes ont participé aux campagnes d’évangélisation. Depuis seulement l’année 2000, plus de 66 millions de personnes se sont décidées pour Jésus-Christ et ont manifesté leur engagement en remplissant une carte de décision. Ces cartes d’engagement sont très utiles pour le travail de suite, car ces personnes peuvent être ainsi très rapidement intégrées dans les églises locales.

Reinhard Bonnke est également connu pour ses Conférences “Fire”, qui ont déjà eu lieu dans beaucoup de pays différents. J’ai eu l’occasion personnellement d’y participer en 1988 à Birmingham en Angleterre. Ces conférences ont été conçues pour équiper les responsables d’églises et tous ceux qui ont un cœur pour l’évangélisation. Elles ont eu un très grand impact, et ont inspiré et amené beaucoup de personnes dans de toutes nouvelles dimensions pour l’évangélisation et le ministère.

Certains, comme Wilson Mamboleo, prédicateur pentecôtiste kenyan de 83 ans – qui a aidé à organiser les foras de Bonnke en Afrique de l’Est – considèrent que les noms les plus connus du christianisme en Afrique, tels que TB Joshua au Nigeria et Teresia Wairimu au Kenya, sont une conséquence directe du rayonnement précoce de Bonnke.

Le statut de Bonnke en tant que père des campagnes modernes de prédication et de guérison en Afrique n’est pas contesté. Certains le comparent au Britannique Charles Spurgeon, le « Prince des Prêcheurs », ou au télévangéliste américain Billy Graham. Partout sur le continent, d’énormes rassemblements religieux d’une semaine sont désormais monnaie courante, caractérisés par une mobilisation de masse, de grandes tentes, des podiums colorés… (Jesse Masai, écrivain kenyan).

Reinhart Bonnke est entré dans la gloire le 7 décembre 2019. Il est décédé paisiblement, entouré de sa famille. Il vivait à Orlando en Floride.

Source : L’autobiographie « Une vie en feu » Reinhart Bonnke.

www.cfan.eu – www.bbc.com

Ceux qui cherchent interminablement la volonté de Dieu seront dépassés par ceux qui l’accomplissent. (Reinhart Bonnke)

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