Psaumes 41.10 – « Celui-là même avec qui j’étais en paix, qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. »
En Jean 13 verset 18, le Seigneur cite partiellement le verset du jour et l’applique à la trahison de Judas relatée dans les Évangiles et les Actes.
Le Seigneur arrive à la fin de son ministère public. Il sait « que son heure est venue pour passer de ce monde au Père. » (Jean 13.1) ; il réunit ses disciples pour un repas et les prépare à son départ et à la venue du Saint-Esprit. Une chose le trouble cependant : il sait que l’un d’eux le livrera et il leur en fait part. Inquiets, les disciples questionnent Jésus qui, au lieu de nommer le traitre, répond : « C’est celui à qui je donnerai le morceau après l’avoir trempé. » (Jean 13.26). Jésus trempe alors un morceau et le donne à Judas. S’agit-il d’un acte anodin ? Jésus voulait-il simplement employer cette méthode pour permettre aux autres disciples d’identifier le traitre ? Que non ! Cet acte a un sens et une signification. En effet, à l’époque des faits, un maitre de maison qui voulait honorer un hôte particulièrement cher lui donnait le morceau après l’avoir trempé lors du repas. Mais ce geste n’a aucun effet sur Judas et il s’endurcit. Conséquence tragique : Satan entre dans Judas.
Satan influençait déjà Judas dont il connaissait la passion pour l’argent. La Bible signale ses vols au détriment de la bourse commune, puis son indignation à propos du prix du parfum de Marie, enfin sa démarche auprès des principaux sacrificateurs : « Que voulez-vous me donner, et moi je vous le livrerai ? » (Matthieu 26.15). L’aggravation est réelle, mais, jusqu’au souper, rien n’est encore irrémédiable.
Il n’en est plus ainsi après que son Maitre lui a donné le morceau. Insensible à l’amour et à la grâce de Jésus, Judas devient la proie de Satan. Il fallait que la preuve de l’amour du Seigneur ait été donnée et méprisée pour que Satan s’empare de lui et le pousse à achever sa trahison, ce qui le conduira au suicide (Actes 1.18). Après avoir mangé le pain, Judas lève le talon contre son ami (Psaumes 41.10). Le fait est réel : la preuve de l’amour du Seigneur est donnée mais méprisée par Judas. C’est alors que Satan s’empare de lui et le pousse à achever sa trahison.
Souvenons-nous que cette même nuit, le Seigneur assimile l’endurcissement de Judas à celui des Juifs : « Si je n’avais pas fait parmi eux les œuvres qu’aucun d’autre n’a faites, ils n’auraient pas eu de péché » (Jean 15.24). Le péché est pris en compte par le Seigneur lorsque les Juifs rejettent son amour et sa grâce, et endurcissent leur cœur, alors ils deviennent la proie de Satan. Jésus les a d’ailleurs appelés « fils du diable » (Jean 8.44). Ce principe est encore valable de nos jours : la grâce de Dieu et sa patience sont illimités, mais l’homme peut les rejeter obstinément et endurcir son cœur « par la séduction du péché » (Hébreux 3.13). Satan prend alors possession. Refuser l’amour et la grâce de Dieu, c’est faire preuve d’orgueil. Dieu nous résistera comme il résiste aux orgueilleux (Jacques 4. 6), et le diable prendra possession de nous.
Même si notre responsabilité première est de prêcher « Christ crucifié » (1 Corinthiens 2.2) et d’affirmer que Dieu est un Dieu d’amour, nous ne pouvons taire ce à quoi s’expose celui qui refuse l’amour et la grâce de Dieu.
Bonne réflexion.
Pasteur Michel Essana pour le Centre Apostolique EZ37M – Copyright 8 avril 2024 © Tous droits réservés