1 Corinthiens 5.12 – Qu’ai-je, en effet, à juger ceux du dehors ? N’est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger ?
Récemment nous regardions le film « Spotlight ». Il se base sur des faits réels et retrace la fascinante enquête du « Boston Globe », couronnée par le prix Pulitzer, qui a mis au grand jour un scandale sans précédent au sein de l’Église Catholique. L’enquête révèlera que l’Église Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier.
Ce matin, je lisais un article qui rapporte que les Evêques de France ont demandé à « La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) » de faire la lumière sur les abus sexuels sur mineurs et personnes vulnérables dans l’Église catholique depuis 1950. Le 5 octobre dernier elle a remis son rapport qui estime à 216.000 le nombre de victimes mineures de clercs et de religieux depuis 1950 (source info chrétienne).
En novembre, les Evêques ont pris un certain nombre de mesures et notamment « l’indemnisation des victimes ». C’est un pas en avant mais mon propos va plus loin en ce sens que l’on cherche des solutions aux conséquences mais que la structure religieuse ne cherche pas de solutions aux causes. Trop souvent, les abuseurs, au nom du « pardon inconditionnel », n’ont pas été sanctionnés. Or, c’est un fait avéré que la victime a très difficile de guérir quand la justice n’est pas rendue. Non seulement les abuseurs n’étaient pas punis mais ils étaient souvent la cause de récidives.
Détrompez-vous si vous croyez que je veux pointer le doigt sur l’Église Catholique. Ce genre de catastrophe est bien présente dans tous les systèmes religieux. Pourquoi ? Parce que le système religieux a exclu Celui qui peut séparer ce qui est bien de ce qui est vil : l’Esprit Saint. Ne nous vantons pas que notre congrégation, notre fédération, notre communauté… est exempte de problèmes identiques si nous avons accepté un code basé sur la Loi et qui confère à certains hommes ou femmes un pouvoir incontestable.
Il nous appartient de faire le ménage. Faire preuve de justice n’est pas un manque d’amour car l’amour et la justice selon Dieu sont indissociables. Le pardon du repentant n’exclut pas le fait qu’il doive prendre ses responsabilités et assumer les conséquences de ses actes. Le manque d’amour ne se situe pas dans le fait de sanctionner le coupable, même repentant, mais le manque d’amour se situe quand les victimes n’obtiennent pas justice.
Pasteur Claudy – Centre Apostolique EZ37M – Copyright 7 janvier 2022 © Tous droits réservés