Je vous parlais dernièrement de la vue et de la difficulté que nous rencontrons tous à gérer ce sens si particulier…
En cette période spécifique qui nous conduit vers les fêtes de fin d’année, en France – comme dans beaucoup d’autres pays – tout est fait pour ravir nos yeux. Les magasins se sont parés de leurs plus belles décorations et les rues de leurs plus belles lumières. Même le fleuriste à l’angle de mon cours propose des compositions nouvelles : on veut faire oublier le gris de l’hiver et tout doit être beau.
En réfléchissant à ce qui nous pousse à rechercher ainsi la beauté, je me suis dit que nous, les êtres humains, étions peut-être en quête du paradis que nous avons perdu, de ce jardin que Dieu a créé et dont le souvenir inconscient semble ancré en nous.
« Et l’Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l’orient »[1]
Ce verset n’est-il pas magnifique ? Avec ces quelques mots, voilà notre imagination qui s’emballe et nous tentons de nous représenter ce qu’a pu être ce jardin… Quelle que soit la description que nous pourrions en faire, je crois que nous serions toutes d’accord sur un point : beau, il était forcément beau. Aussi beau qu’est belle la création de notre Père, création que nous célébrons et qui est un signe qu’il a livré aux hommes.
C’est en poursuivant ma réflexion qu’un autre verset s’est imposé à moi : « Dieu vit que cela était bon. » [2] « Bon » mais pourquoi pas « beau » ? Pourquoi Dieu ne s’est-il pas réjoui de la beauté de sa création ? Pourquoi la Bible répète-t-elle, comme un leitmotiv qui en salue les phases, « Dieu vit que cela était bon. » ?
La Bible parle peu de la beauté, elle l’évoque pour caractériser certaines personnes (comme Rachel, Esther, Joseph ou encore Saül) Jérusalem ou encore Dieu lui-même dans sa gloire. Le livre des Proverbes, quant à lui, nous avertit plutôt de nous méfier de la beauté, et on admet communément que le verset « Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards » [3] décrit notre Seigneur Jésus.
En français, l’adjectif « beau » désigne ce qui fait éprouver une émotion esthétique, tandis que « bon » amène la notion de « convenance », nous pourrions dire de « conformité à ses obligations ». Ainsi la version en français courant de la Bible traduit le verset de Genèse par « Dieu constata que c’était une bonne chose ».
Le beau peut-il être autre chose que bon ? Le bon peut-il être autre chose que beau ? De fameux philosophes ont disserté sur ce sujet, je ne leur ferai pas l’affront de tenter de les imiter mais je constate que Dieu a salué le « bien » de sa création et non sa beauté…
Alors en cette fin d’année, même si nous avons besoin de « beau » autour de nous, ne devons-nous pas aussi rechercher le « bon », ces « bonnes choses » qui plaisent à Dieu et qui, parce que nous les accomplirons, nous rendrons conformes à sa volonté pour nous ?
Emmanuelle K.
[1] Genèse 2 : 8a
[2] Genèse 1 : 11a
[3] Esaïe 53 : 2b