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L’omerta !

1 Pierre 4.8 (Colombe) – Avant tout, ayez les uns pour les autres un amour constant, car l’amour couvre une multitude de péchés.

L’omerta est la Loi du silence appliquée dans la Mafia. Par extension, c’est garder le silence sur un sujet compromettant ou tabou. Dans les milieux chrétiens, surtout dans les fédérations, l’omerta est pratiquée envers les responsables fautifs à cause d’une mauvaise compréhension de notre verset du jour. La notion du « secret de la confession » vient renforcer cette loi du silence qui est un frein à l’exercice de la justice.

L’autre extrême consiste à adopter l’attitude de Cham, le fils de Noé. Il a vu son père ivre et nu dans sa tente. La bonne réaction aurait été de pratiquer notre verset du jour, en le couvrant d’un manteau par exemple, comme l’ont fait ses deux frères. Au lieu de cela, il a colporté des propos diffamatoires sur son père [1].

En tant que responsable, quand nous voyons un frère ou une sœur ou un autre responsable de notre communauté commettre une faute, la première démarche, enseignée par le Seigneur, est de lui parler en privé [2]. Mais quel devrait être le contenu de ce tête-à-tête ? Le premier point devrait être de l’encourager à la repentance. Il ou elle n’est pas venue confesser sa faute, vous l’avez surpris sur le fait. Ensuite, il faudrait donner un délai de probation pour voir si le comportement change. Pour un responsable, cela serait souvent synonyme d’un retrait provisoire de sa fonction. Enfin, pour être honnête avec le contrevenant, il faudrait l’avertir que si la situation ne change pas, d’autres seront mis au courant du problème : l’omerta serait rompue !

Mais j’aimerais aller plus loin. Par expérience, cette façon de faire est valable que si la faute est personnelle et qu’aucune autre personne n’est impliquée. Si le péché commis affecte un autre être humain, la repentance n’est pas suffisante s’il n’y a pas réparation ou dédommagement, si c’est possible. Si nous sommes face à de la pédophilie ou de l’inceste, il sera primordial pour les victimes que la faute soit sanctionnée ! Pour qu’elles soient libérées de leur propre culpabilité ou sentiment de honte, le fautif doit être reconnu comme tel et la justice doit faire son office.

Je ne sais pas si c’est l’effet de l’hyper-grâce, mais la majorité des chrétiens voient la repentance comme une petite contrition. Se repentir va bien au-delà ! C’est accepter de prendre ses responsabilités, d’assumer pleinement les conséquences et d’en répondre devant un tribunal s’il le faut. La compassion est une chose, l’indulgence en est une autre et le laxisme encore une autre. De même, le repentant devra accepter qu’il puisse y avoir de la casse : une relation peut être perdue à jamais, un poste, une notoriété, un ministère… aussi.

Bien-aimés, quand nous avons charge d’âmes, le bien du groupe passe avant l’omerta sur certains comportements. En fermant les yeux sur des situations, vous n’aidez ni le responsable ni ses victimes potentielles. Que le Seigneur vous donne la sagesse et le discernement.

Bonne réflexion

Pasteur Claudy

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[1] Genèse 9.18 à 23 – [2] Matthieu 18.15

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