Esther 1.17 – Car l’action de la reine parviendra à la connaissance de toutes les femmes, et les portera à mépriser leurs maris ; elles diront : « Le roi Assuérus avait ordonné qu’on amenât en sa présence la reine Vasthi, et elle n’y est pas allée. »
Pour bien comprendre ce qui s’est passé, je fais un bref descriptif des événements. Le roi Assuérus avait organisé un festin. Beaucoup de princes, de gens de la cour, de notables et de militaires haut placés… y participaient. Cette « fête » dura six mois où le roi montra la magnificence de son règne. Le point culminant était d’inviter tout le peuple de Suze, la capitale, pour le rush final qui devait durer sept jours. À la fin des sept jours, le roi voulait présenter le point culminant de sa gloire : la reine Vasthi !
L’attitude de cette reine fait encore polémique de nos jours. Les « pro-soumission » y voient une rébellion ouverte à l’autorité, les féministes y voient un acte révolutionnaire pour améliorer la condition de la femme. Devant ces différentes opinions, le conseil du sage Memucan que contient notre verset du jour était-il judicieux ou non ?
J’aimerais que nous rappelions quelques notions historiques. Ce texte ne date pas du XXème ou même su XIXème siècle. L’action se situe dans un empire qui existait plusieurs siècles avant notre ère. La position des femmes était de loin, de très loin même, celle que nous connaissons aujourd’hui. La reine, par sa bravade, risquait la mort mais Memucan proposa un exil dans le harem. Si son conseil n’avait pas été suivi et si les autres femmes s’étaient alignées sur le comportement de la reine, cela aurait fini par un bain de sang.
Dans le même ordre d’idées, nous pourrions nous poser cette question : en tant que leader chrétien, pourquoi Paul ne s’est-il pas opposé à l’esclavage ? Probablement parce que l’issue aurait été un bain de sang. J’en viens à la conclusion que les avancées sociétales ne peuvent s’envisager que dans un certain contexte et qu’avant de monter au créneau, il est nécessaire de faire un travail souterrain en profondeur.
L’orgueil humain peut, sous des pulsions « sublimes », pousser des populations entières dans le chaos. En tant que responsables, il nous faut soupeser tous les aspects d’une situation avant de pousser à l’action. Je me rappelle de ces responsables d’églises qui, début de la pandémie Covid, disaient : « Nous continuerons à nous faire des bisous et à nous réunir. » Était-ce bien raisonnable ?
Notre réponse à cette question devrait nous donner la réponse à celle posée plus haut : le conseil de Memucan était-il judicieux ou non ? Pour terminer, je poserai une autre question : si nous pensons que Vasthi a eu la bonne démarche, n’est-ce pas dénigrer la soumission de la reine Esther ?
Bonne réflexion.
Pasteur Claudy
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