Si, comme moi, vous habitez une ville assez grande, vous les avez forcément croisées… Jeunes, habillées souvent de manière identique, bruyantes, elles occupent l’espace et avancent groupées. Elles, ce sont les filles en bandes, les bandes de filles.
Ensemble elles donnent l’impression de n’avoir peur de rien, elles envahissent les magasins pour semer le désordre (et voler), arpentent les rues à la recherche d’un regard, d’une attitude qui leur permettra de déclencher une bagarre. Car elles se battent et sont toujours prêtes à le faire.
Dans les transports en commun, il est facile de les écouter : jurons, insultes, mots vulgaires de toutes sortes, elles parlent mal et le revendiquent. Là encore, celui ou celle qui les regardera un peu trop en sera quitte pour une insulte, ou pire, car elles ne reculent devant rien.
La délinquance féminine n’est pas nouvelle et les historiens spécialistes de la question expliquent qu’il y a toujours eu de « mauvaises filles » qui œuvraient à plusieurs. Mais l’urbanisation, la création des nouveaux quartiers et des villes nouvelles autour des grandes agglomérations – les futures banlieues- va accélérer le phénomène à partir des années 70. Notamment parce que l’architecture moderne conduira la jeunesse à passer du temps « dehors ».
Aujourd’hui les bandes de filles sont généralement formées de toutes jeunes filles, qui tombent dans l’ultra-violence et agressent autant que les garçons, comme les garçons. Elles veulent faire peur et se faire remarquer.[1]
Souvent elles s’imposent pour se faire respecter, notamment des garçons, et pour échapper à la discrimination qu’elles subissent dans leur famille ou dans leur quartier. Elles adoptent alors un style vestimentaire masculin, qu’elles peuvent féminiser jusqu’à le « sexualiser ».
Mais derrière cette force apparente, les sociologues décrivent des situations terribles : des abus de toutes sortes, notamment sexuels, de la maltraitance, du rejet et de la pauvreté. Quant à l’avenir de ces jeunes filles, il est plus que sombre et ressemble à ce passé qu’elles ont fui[2].
Dans le psaume 144, au verset 12, David proclame que « nos filles ressemblent aux colonnes sculptées qui décorent les maisons des rois. » Certes, elles « font l’ornement des palais » (dans la traduction de L. Segond) mais elles sont des colonnes ! Elles sont des « supports qui soutiennent » ! Darby propose cette traduction « nos filles comme des pierres d’angle, ornementées selon le style des palais », je préfère de loin cette version qui traduit le plan divin pour leur vie.
Les filles, nos filles, ne sont pas destinées à connaitre et à vivre la violence, elles ne sont pas destinées à l’exercer, pas plus qu’elles ne doivent dissimuler ce qu’elles sont, pas plus qu’elles ne doivent vivre cachées. Elles ont été créées pour être fortes et elles sont pleinement autorisées à être belles…
Mon cœur saigne, comme le vôtre je suppose, lorsque je pense aux filles des bandes. Elles sont comme des animaux sauvages blessés : impossible de s’en approcher. Prions que le Seigneur envoie, tout spécialement pour elles, des personnes qui sauront leur parler.
[1] https://www.marieclaire.fr/,gangs-de-filles-banlieues-paris-bandes,20161,660728.asp
[2] https://www.erudit.org/fr/revues/crimino/2015-v48-n2-crimino02155/1033844ar/