Suite à la récente accession au Goncourt Lycéen d’une œuvre littéraire tendancieusement « porno trash », il me semble que l’heure est plus que jamais à l’interpellation des consciences.
De facto, il me paraît pertinent de contextualiser l’ensemble. C’est après Mai 68 et son slogan « Il est interdit d’interdire ! » que la littérature érotique a essaimé en milieu scolaire. Du coup, l’on pourrait m’objecter que les auteurs libertins étaient déjà étudiés sans pour cela qu’il n’eût été besoin d’attendre l’avènement du sous-genre littéraire « Dark Romance » et l’exploration de toutes ses nuances de gris…
Soit, je le concède. Néanmoins, quoique je n’adhère pas à l’introduction de ce type de registre à destination d’un lectorat adolescent, je ne disconviendrai pas d’une chose : les auteurs précités ont su avoir la finesse d’enrober la teneur crue du fond par l’élégance de la forme. Que l’on adhère ou pas aux références, l’on se doit de reconnaître en ces messieurs, l’un pour l’originalité de ses structures narratives, l’autre pour avoir contribué aux lettres d’or du roman épistolaire (j’entends, en termes de tournures et de maniement de la plume).
Qu’en est-il en 2024 ?
Serait-il dorénavant, si facilement admissible que des œuvres s’apparentant plus aux romans de gare pour adultes qui figurent tout en haut des kiosques, se retrouvent sans autre questionnement, aux mains de Lycéens car sur leurs listes d’œuvres ? Quid de la qualité du registre de langue, qui plus est pour un Goncourt ? Est-il besoin de rappeler que le Prix Goncourt fut créé par Testament par Edmond de Goncourt, in fine pour récompenser le prestige de la langue française ?
Ne nous rendrions nous même plus compte que quelque part, quelque chose a « vrillé » ?
Mes amis, non, définitivement non.
Je suis une mère. Et je dis halte au laisser faire – laisser passer qui, au final, n’aurait d’autre aboutissement que celui de faire de la postérité, des décérébrés.
Conseil ministériel d’EZ37M