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AMY CARMICHAEL

1867 – 1951

Amy Béatrice Carmichael

Un dimanche matin apparemment ordinaire. Amy Carmichael est maintenant une jeune femme. Elle sort de l’église presbytérienne où elle a l’habitude de se rendre avec sa famille. Et pourtant, ce qui se passe va profondément la changer. Avec deux de ses frères, ils viennent en aide à une mendiante et font quelques pas avec elle. Les gens autour les regardent. Elle a honte. Arrivés à proximité d’une fontaine, elle entend une voix. Personne n’est présent mais elle discerne distinctement le verset d’1 Corinthiens 3 qui rappelle que l’œuvre de chacun sera dévoilée au jour du jugement. À partir de là, elle décide de ne faire que des choses qui ont de l’importance aux yeux de Dieu. Peu importe le regard des autres, quand bien même il s’agirait de chrétiens.

Amy Beatrice Carmichael est née en 1867 dans le petit village de Millisle, dans le Comté de Down, en Ulster, où son père était meunier. Ses parents, David et Catherine Carmichael, étaient de fervents presbytériens. Elle était l’aînée d’une fratrie de sept frères et sœurs. Amy a étudié au collège pour filles à Harrogate pendant quatre ans. C’est là qu’elle a connu une expérience de conversion au christianisme.

 

Le père d’Amy déménagea la famille à Belfast, alors qu’elle avait 16 ans, mais il mourut deux ans plus tard. À Belfast, le ménage Carmichael avait fondé l’Église Évangélique de la Bienvenue. Au milieu des années 1880, David Carmichael avait lancé une école du dimanche matin pour les shawlies (filles qui travaillaient dans les moulins et portaient des châles au lieu de chapeaux), dans la salle paroissiale de l’église presbytérienne de Rosemary Street. Cette mission ayant connu une croissance rapide, il fallut chercher une salle pouvant accueillir environ 500 personnes. 

À ce moment, Amy vit une publicité, dans le journal The Christian, pour un bâtiment en poutrelles métalliques qui pouvait être construit moyennant 500 livres et qui pouvait accueillir 500 personnes. Deux dons, l’un d’une valeur de 500 livres de la part de Miss Kate Mitchell et l’autre d’un terrain offert par le propriétaire d’un moulin, permirent l’érection du premier “Hall de Bienvenue” à l’angle de Cambrai Street et de Heather Street en 1887.

1989, parallèlement, la situation financière de sa famille se complique. Un de leurs amis propose un emploi à sa mère près de Manchester. Il invite également Amy à l’accompagner car il y a de nombreuses industries textiles là-bas et elle pourrait y continuer son action. Partir lui coûte mais elle sent que c’est là son appel. Sur place, elle décide de vivre avec les plus démunis et de partager leur quotidien. Sa santé en pâtit mais son ministère se déroule plutôt bien.

À de nombreux égards, elle semblait être un candidat improbable pour un travail de missionnaire, car elle souffrait d’une névralgie, une maladie de nerfs qui rendait son corps faible et douloureux et l’obligeait parfois à rester au lit pendant des semaines. Mais à la Convention de Keswick de 1887, elle entend Hudson Taylor, fondateur de la China Inland Mission (CIM) parler de la vie missionnaire. Il interpellait l’auditoire sur le nombre important de personnes qui mourraient sans avoir entendu parler de l’Évangile. C’en devient une préoccupation et un sujet de prière pour Amy Carmichael qui progressivement va acquérir la conviction que Dieu l’appelle à partir, elle est convaincue de sa vocation missionnaire. Elle s’est proposée à la Mission à l’Intérieur de la Chine et a vécu à Londres, dans la maison de formation pour les femmes, où elle a rencontré l’auteur et missionnaire en Chine, Marie Geraldine Guinness, qui l’a encouragée à poursuivre l’œuvre missionnaire. Elle était prête à partir pour l’Asie lorsque l’on a déterminé que son état de santé la rendait inapte pour ce travail. Repoussant à plus tard sa carrière missionnaire avec la CIM, elle rejoint un peu plus tard la Church Mission Society.

Elle embarque sur un bateau en mars 1892. Direction le Japon. Il y reste pendant quinze mois, mais elle tombe malade. Après une courte période de service à Ceylan (Sri Lanka) où elle reprend des forces, elle reçoit une lettre lui apprenant qu’un ami très cher a fait un AVC. Elle décide de rentrer à Londres pour se rendre à son chevet et pour le choyer. 

Sa détermination n’en est pas pour autant changée : elle pense toujours à partir en mission. Un jour, une amie infirmière lui parle d’un hôpital de la Zenana Mission Society, une œuvre de l’Église anglicane. Celui-ci est situé à Bangalore en Inde et le climat pourrait convenir à sa santé fragile. Amy prie, passe quelques entretiens et reprend la route vers l’est pour la deuxième et dernière fois. À cet instant, elle ne le sait pas encore mais elle ne reviendra jamais en Angleterre.

Sur place, sa relation avec les missionnaires déjà installés n’est pas évidente. Ils témoignent peu de leur foi et ne vivent pas directement au contact des Indiens. Amy a pourtant ce désir et elle va pouvoir le concrétiser grâce au soutien de Thomas Walker, le président de la société missionnaire en Inde. Avec quelques femmes du pays, elles forment un groupe qui sillonne la région et annonce l’Évangile : elles se donnent le nom de « Starry Cluster ». Nous sommes en décembre 1897. 

Le contexte hindouiste rend la situation délicate. Les chrétiens, et plus particulièrement les convertis, ne sont pas bien perçus. À ces difficultés s’ajoute le fait qu’Amy va progressivement accueillir plusieurs enfants dont certains ont été victimes de la prostitution sacrée. Leur nombre grandissant, elle décide d’ouvrir un orphelinat à Dohnavur. Ce combat l’animera jusqu’à la fin de sa vie en janvier 1951. 

Le travail le plus remarquable d’Amy Carmichael a été de recueillir des jeunes filles, jeunes femmes et enfants nécessiteux ou abandonnés, dont certaines ont été sauvées de coutumes religieuses hindouistes qui les conduisaient à la prostitution forcée. Ces femmes, qu’on appelle en Inde du sud les devadâsî, étaient attachées parfois très jeunes (à partir de 7 ans) au service d’un temple hindou où elles étaient en théorie considérées comme les épouses des dieux, mais en pratique réduites à l’esclavage, y compris sexuel, de prêtres ou de riches notables dont elles portaient les enfants.

Selon le propre récit d’Amy Carmichael, son œuvre avait commencé avec une jeune fille prénommée Preena. Devenue servante du temple contre son gré, Preena avait réussi à s’échapper. Amy Carmichael lui fournit un hébergement et surtout résista aux menaces de ceux qui voulaient que la jeune fille soit directement renvoyée au temple, ou bien à sa famille ce qui équivalait à un retour au temple par une voie indirecte puisque les devadâsî étaient dédiées au temple pour la vie. Le nombre de ces incidents ayant rapidement augmenté, cela détermina le nouveau ministère d’Amy Carmichael.

Respectant la culture indienne, les membres de l’organisation portaient des vêtements indiens et donnaient aux enfants sauvés des noms indiens. Amy Carmichael elle-même se vêtait de vêtements indiens, et teignait sa peau de café noir, parcourant souvent de longues distances sur les routes poussiéreuses de l’Inde pour sauver un enfant de la souffrance. 

En 1901, Amy Carmichael a fondé l’association de Dohnavur pour continuer son travail, comme elle l’a raconté plus tard dans The Gold Cord (1932). Elle a exposé dans son livre de 1903 (Things as they are, “Les choses telles qu’elles sont”) toutes les difficultés de son travail missionnaire dans le sud de l’Inde (1903), livre dont la popularité a été importante et a sans doute aidée à obtenir des soutiens financiers.

Lorsqu’elle transmet l’un de ses premiers manuscrits, elle s’entend dire qu’il est un peu déprimant à lire. En effet, ses premiers pas de missionnaire sont éprouvants et elle rencontre plus de difficultés que de véritables succès. L’éditeur lui suggère alors de rendre son texte plus joyeux. Pourtant, la réalité de ce qu’elle a vécu correspond à ce qu’elle avait décrit. Elle s’étonne de ce que les chrétiens ne veulent lire que des histoires positives de missionnaires se terminant par des « happy ends ».

Pourquoi les épreuves devraient-elles être passées sous silence ? Elles sont un élément de notre vie au même titre que les moments de joie. En faisant de nous ses serviteurs, Dieu ne nous a pas assurés d’un plein succès sur Terre mais il nous a demandé de lui être obéissant. C’est là l’essentiel. N’en ayons pas honte. « En effet, nos légères difficultés du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. » (1 Corinthiens 4.17).

Dohnavur est situé dans le Tamilnadu, à 45 km de la pointe sud de l’Inde. Le nom dérive du comte Dohna, qui a initialement financé les missionnaires allemands sur le site au début du XIXe siècle, sur lequel le révérend Thomas Walker a ensuite créé une école. L’association de Carmichael a transformé Dohnavur en un sanctuaire pour plus de mille enfants soustraits à un avenir sombre. Lorsqu’on a demandé aux enfants ce qui les attirait chez Amy, ils ont répondu le plus souvent: « C’était de l’amour. Amma (ils se réfèrent à Amy comme leur mère; Amma veut dire mère) nous a aimés”.

Pendant son service en Inde, Amy a reçu une lettre d’une jeune femme qui envisageait la vie en tant que missionnaire. Elle a demandé à Amy: “Comment est la vie missionnaire ?”. Amy a répondu en disant simplement que “la vie missionnaire est simplement une chance de mourir”. Néanmoins, en 1912, la reine Mary a reconnu le travail de la missionnaire et l’a aidée à financer un hôpital à Dohnavur. En 1913, l’association de Dohnavur servait 130 jeunes filles. En 1918, l’association de Dohnavur a créé un foyer pour les jeunes garçons, dont beaucoup étaient les enfants d’anciennes prostituées du temple. En 1916, Carmichael forme un ordre religieux protestant appelé Sisters of the Common Life.

En 1931, Amy Carmichael s’est gravement blessée en tombant et elle est restée alitée pendant une grande partie de ses deux dernières décennies. Cependant, cela ne l’a pas empêchée d’écrire, car elle a publié 16 livres supplémentaires, dont “Ses pensées disaient”, “Son père disait” (1951), “If” (1953), “Edges of His Ways” (1955) et “Missionnaire de Dieu” (1957). Les biographes diffèrent sur le nombre de ses œuvres publiées, qui peuvent avoir atteint 35 ou même davantage, bien que seulement quelques-unes restent imprimées aujourd’hui.

Amy Carmichael est morte en Inde en 1951 à l’âge de 83 ans. Elle a demandé qu’aucune pierre ne soit posée sur sa tombe à Dohnavur. Au lieu de cela, les enfants dont elle s’est occupée ont placé un birdbath (cuvette pour permettre aux oiseaux de se baigner ou de boire) portant l’inscription « Amma », qui signifie mère en tamoul.

L’Inde a interdit la prostitution dans les temples en 1948. Cependant, l’association de Dohnavur continue, soutenant maintenant environ 500 personnes sur 400 acres avec 16 maisons et un hôpital. Les femmes secourues peuvent partir ou rejoindre la communauté, ou revenir pour des occasions importantes, y compris la période de Noël. La fondation est maintenant dirigée par des Indiens sous la juridiction du diocèse de Tirunelveli de l’Église d’Inde du Sud (anglicane), fondé en 1896. Des politiques modifiées reconnaissant la loi indienne exigent que tous les enfants nés ou amenés à Dohnavur soient envoyés en éducation en 6e année. De plus, depuis 1982, les bébés garçons sont adoptés plutôt que de rester dans la communauté.

La vie d’Amy a été marquée par une obéissance simple et déterminée à Dieu, en dépit des circonstances et des conséquences. Son histoire et son héritage sont un rappel sensationnel de l’impact que peut avoir une personne qui craint Dieu et rien ni personne d’autre. Conduite par l’amour et la compassion, soutenue par la foi et la détermination, Amy Carmichael a défié les barrières cruelles du système indien des castes. L’histoire de cette jeune femme d’Irlande du Nord est un exemple brillant de l’amour de Dieu abondamment déversé pour « les plus petits parmi nous ».

Sources 

https://www.wikiwand.com

https://www.xl6.com

Retranscription – EZ37M

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